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Le boostrapping d’applications grâce au freelancing

J’ai assisté cette semaine au meetup ParisRb. J’ai fait plusieurs meetups récemment (j’aime voir l’évolution du web depuis des angles différents), et j’ai beaucoup aimé celui-ci. Des sujets variés (certains techniques, d’autres moins), un endroit sympa (dans les locaux de Google) et pas mal de monde (dans les 250 personnes). Ha, et tout meetuper vous le dira : le buffet, ça compte, et celui-ci était sympa. Et les présentations ? Dans une première partie plusieurs lightning talks, puis on mange/discute, puis 3 conférences de 20 minutes. Bref un format sympa qui fait qu’on ne s’ennuie pas trop quand un talk spécifique ne nous intéresse absolument pas, qui permet de voir des choses variées et de rentrer quand même dans les détails tout en rencontrant pas mal de monde. Bref, même si je ne fais pas de ruby, c’est un meetup où je reviendrais !

Mais si j’écris cet article, c’est surtout pour parler de la conférence qui m’avait poussé à m’inscrire, celle de Thibaut Barrère. Nous avions déjà discuté de freelancing il y a quelques temps ensemble et échangé plusieurs mails, et aujourd’hui il venait présenter un retour d’expérience sur le bootstrapping d’un produit, financé par son activité de freelance. Il est derrière WiseCashHQ (https://www.wisecashhq.com/), une application de prévision de trésorerie, pour les indépendants et entrepreneurs. Ce post contient quelques unes de mes notes, et les slides de la présentation sont sur speakerdeck :

Pour ceux qui ne connaissent pas, bootstrapper un produit, c’est lancer un produit sans apport de capitaux extérieurs.

Son idée ? Travailler en freelance auprès de quelques clients, et développer une application en parallèle (Mais pas sur le temps qu’il facture à ses clients bien sûr), application qui va lui apporter des revenus récurrents.

En freelance, il ne travaille qu’avec 2 clients récurrents. Gérer et développer une application SaaS prend du temps, et il souhaite en avoir à consacrer à sa famille. Son temps est donc divisé en 4 (pas nécessairement à part égales, mais symboliquement). Il fournit à ses deux clients son emploi du temps à environ trois mois, pour qu’ils aient de la visibilité sur ses disponibilités, et qu’il puisse s’en dégager pour son projet sans que cela n’impacte sa vie de famille.

La formation d’Amy Hoy (le style peut rebuter) lui a permis de tester une méthodologie qui n’est pas basée sur l’itération autour d’un produit (comme on le présente souvent dans les méthodes type Lean Startup), mais plutôt autour d’une audience et de recherches concrètes sur internet.
Ces 10 étapes sont, en gros (simplifiées par Thibaut, le process n’est pas formellement celui-ci) :

Une fois le projet trouvé, la vie d’une appli SaaS a 3 phases (cette fois selon Rob Walling):

Thibaut a fait le choix de construire son produit (ce qui a pris du temps), et une fois lancé, de basculer dans la phase « apprendre » de façon assumée, c’est à dire ne pas viser à développer de nouvelles fonctionnalités lourdes (durant cette phase en tout cas), mais plutôt de développer la façon de vendre (l’application évolue tout de même mais à vitesse lente).

Pour les techniques, la tentation est grande de rester concentré uniquement sur la technique justement, mais le risque d’essoufflement est grand. On peut se retrouver « entre deux », assez d’utilisateurs pour générer du support et des coûts, et pas assez de revenu pour en vivre. Thibaut cherche donc à mitiger ce risque en apprenant à mieux vendre durant cette phase.

Durant cette deuxième phase, le focus est largement sur le marketing, la gestion de newsletter, la diffusion de contenu éducatif, le copywriting. C’est celle où l’on apprend par exemple que parler de bénéfices (« Dormez tranquille ! ») plutôt que de fonctionnalités (« Calcul automatique des échéances des impots ») permet de mieux faire comprendre à l’acheteur potentiel ce qu’il a à gagner. Une phase donc où l’on travaille de nombreux axes pour améliorer son produit, mais en se focalisant essentiellement sur les ventes (et du code associé à cela).

A retenir également : le SaaS, c’est long. Même si on peut et doit adresser la « pente des ventes », il faut considérer que le développement prendra du temps, et s’armer financièrement (le mix avec le freelance d’une part, et le prévisionnel de trésorerie d’autre part aident à tenir la distance).

On peut aller plus vite en livrant plus vite (avec moins de choses) et plus tôt, et en utilisant des outils externes (MailChimp, librairies open source) plutôt que tout recoder soi même, mais la croissance du produit restera longue. « Get used to it ».

Bref, une conférence très intéressante sur un sujet peu traité en français, et qui donne envie de s’y mettre.